Petite parenthèse récréative avec un thème plus classique sur mon blog : les mangas et un en particulier qui a été ma première claque artistique et visuelle. Étant plutôt sélective j'ai peu de mangas. ma collection est ridiculement petite et trié sur le volet. Pour acheter un manga il m'en faut vraiment beaucoup. Déjà le chara design adopté en masse par beaucoup de mangaka me déplait souvent puis il y a des thèmes et stéréotypes récurrents qui sont lassants. Note je suis aussi sélective pour la bd occidentale je me rends compte que je suis vraiment très difficile voir ch**nte...
Ce constat fait je peux vous parler du premier manga que j'ai connu et adoré. Je suis tomber faible pour un seinen (plutôt classifié adulte à thème science fiction ou horreur) et pas le plus facile d'accès : BLAME! mieux c'est avec son préquel Noise que j'ai trouver à 15 ans au hasard dans une libraire de ma ville que j'ai fait mon premier voyage dans l'univers cyberpunk.
Cette illustration donne un petit aperçu de l'univers dans lequel on plonge... Ce manga est froid, plutôt glauque et violent voir dans certains cas déprimant et aride. Je ne le conseille pas comme première lecture sauf si vous aimez les chara design atypiques, un scénario cryptique et une ambiance post apocalyptique inspiré du cyberpunk avec des touches de body horror. Si c'est le cas ruez vous dessus. Sinon passez votre chemin. Pour ma part j'ai été intriguée, à la base je n'étais pas attirée par les mangas mais grâce à Tsutomu Nihei. Je les ai découvert et apprécier. Il faut savoir que ce manga est un fleuron du style cyberpunk on sent bien les influences de Giger, Bilal et le fameux Neuromancien de William Gibson ainsi que celle d'Hellraiser (pour les silicates). Autant dire de grosses influences.
Son univers est très souvent composés de personnages paumés, charismatiques, peu loquaces ou dangereux, de robots monstrueux semi organiques et de structures gigantesques dans lesquelles on se perd. On sent sa formation d'architecte qui ressort. Surtout pour BLAME! où la ville a une place énorme presque comme un personnage principal et omniprésent. Killy qui est le protagoniste principal et qu'on suit durant dix tomes parle peu ce qui rend la chose encore plus étrange. Car les personnages savent comment marche ce monde mais pas le lecteur, c'est à lui d'essayer de glaner les rares infos et tenter de trouver ce qu'il en est. De plus ce personnage n'est ni un héros ni un méchant, il n'a rien d'attachant mais pourtant on a envie de savoir si il va arriver au bout de sa quête.
En plus de tout ça on y trouve aussi de pauvres humains qui sont malmenés, l'auteur ne fait pas grand cas d'eux et rares sont ceux qui survivent. Dans le rôle d'ennemis et méchants on y trouves les silicates( comme le montre l'image tout au dessus) et des sauvegardes. Les deux veulent anéantir les humains, Killy et quelques rares autres protagonistes tentent de les protéger. Le manga fonctionne comme une sorte de jeu video mais ou les niveaux et les heures de jeux sont impossibles humainement parlant. (passer 3000 niveaux ou 10 000 heures parfois!) On se rend compte que ces protagonistes sont tous robots ou presque seule la nature de Killy porte à confusion mais on finit par savoir ce qu'il est ou à peu près un moment donné.
La violence est omniprésente, les combats sont d'ailleurs très bien dessinés et font opposition aux espaces géants linéaires ou parfois délabrés de la ville. Ainsi qu'un coté étrangement organique qui rend la ville plus monstrueuse encore, ça marche aussi avec les robots qui deviennent un amas mi organique mi technologique au point qu'on ne sait plus distinguer les deux. Les dessins de Nihei en noir et blanc sont justes très beaux du moins si ce genre de dessins vous plaisent. Comme vous pouvez le voir le chara design n'est pas le fort de ce mangaka, ces personnages évoluent et changent légèrement de physionomie au fil des tomes. Pour s'affiner et devenir plus fin et détaillé.
Autre chose fort présente c'est la mort, bon nombre de personnages y passent( un peu comme dans Pandora Hearts sauf que c'est moins triste ici). Killy survit mais ces accompagnateurs finissent souvent mal et très peu survivent. Idem pour ces assaillants seul quelques rares ennemis ne se font pas désintégrer par son arme. D'ailleurs parlons en! Autant les armes que d'autres choses ont un vocabulaire précis, celle de Killy s'appelle émetteur de positrons et elle est synonyme de destruction massive. Il existe tout un vocabulaire propre à cet univers qu'il vous faudra assimiler ou bien si vous galérer trop vous aidez d'internet pour bien saisir toute la porté des références qu'il existe derrière certains de ces noms. (Plusieurs noms font référence à l'informatique). Par exemple un LOG est un historique d'événement en informatique mais ça se traduit aussi par journal de bord (Shibo parle d'une sauvegarde papier pour un livre aussi). Sans parler de la dimension jeu de rôle et vidéo et vu le bestiaire dont est composé BLAME! c'est tout indiqué les sauvegardes, les silicates elles mêmes diviser en sous catégories comme dans un rpg. Il y a toute une cohérence poussée jusqu'au boutisme dans cette œuvre de Nihei et c'est assez hallucinant à constater au fil des lectures et la plongée dans son univers.
J'avais découvert ce manga en 2005 et finit la collection en 2009. Encore maintenant j'aime me replonger dans ce monde particulier. Il m'inspire beaucoup surtout quand je veux faire un dessin plus froid et post apocalyptique. En 2003 une série d'oav est sortie plutôt spéciale et expérimentale. Mais surtout en 2016 un film a été fait.
Si vous voulez vous immerger dans ce monde, le film pourra peut-être vous y aidez. Même si il n'est pas aussi bien que le manga. Il retraduit assez bien l'ambiance et le côté angoissant, seule la masse écrasante de la ville labyrinthique manque. Pour le reste on y voit bien le côté survie qui règne et la "sympathie" de Killy et des autres personnages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire